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J’ai la peau blanche (et je vous emmerde) – 3 phrases pour avoir la paix.

L’autre jour, je suis tombée sur un article du blog de Sophie’s way, intitulé “je suis blanche et alors ?”. Sophie a la peau très très blanche (ce qui ne l’empêche pas d’être super jolie d’ailleurs #jalousie) et elle se prend des remarques à longueur de journée. I feel your pain sistah.

Il se trouve que moi aussi je suis plutôt blanche de peau et qu’on me fait très souvent la remarque. Comme je suis une snob invétérée, et que j’adore mettre les gens qui me font face mal à l’air, voici trois phrases que je sors régulièrement, pour qu’on me lâche sur ma couleur de peau. Ca tombe bien, c’est bientôt la rentrée, qui annonce la grande série des “oh bah t’as pas bronzé cet été” : faites-vous plaisir !

Attention, ne croyez pas que je suis une affreuse sorcière qui rabaisse les gens pour le plaisir : la plupart du temps, les personnes qui me font la remarque le disent sans réfléchir, comme ils diraient “ouh là, t’as grossi toi”. Comme je trouve que ça ne se fait pas de commenter le physique des gens, je m’amuse à leur rappeler qu’il faut parfois réfléchir avant de parler 🙂

La culpabilisante : “Oui, j’essaye d’éviter de me choper un cancer à 40 ans”.

La vie est injuste, on en a déjà parlé ici. Il faut savoir que les personnes qui ont la peau blanche ont plus de chances de développer un cancer de la peau que les autres : comme je n’ai pas envie de mourir avant mes 50 ans pour votre bon plaisir, je ne m’expose jamais au soleil. Et quand je le fais, je mets un lycra.

Cette petite phrase est plutôt facile à sortir, il est difficile d’argumenter contre et et plus elle te permet d’éduquer un peu tes concitoyens, et ça c’est civique (bravo).

Si j’ai une tête de mule face à moi et que j’ai envie de pousser le malaise, je lui montre mes grains de beauté à risque, ceux qu’on regarde tous les ans avec ma dermato. J’en profite pour te dire, ô toi ma soeur à la peau d’ivoire, qu’il faut aller régulièrement chez le dermatologue : il est ton meilleur ami.

La (très) snob : “C’est vraiment un truc de métropolitain d’être obsédé par le bronzage”.

Alors ça c’est complètement vrai. Pour la petite histoire, j’ai passé toute mon enfance dans des îles tropicales (#toughlife) et j’ai découvert la Métropole quand j’ai eu le bac : j’ai quitté mon petit paradis où il fait 30 degrés à l’année et je suis allée m’installer à Lille (tu la sens l’ironie dans cette phrase ?) pour mes études. Du coup, pour moi, la question de la couleur de ma peau ne s’était jamais posée. A partir du moment où tout le monde s’expose au soleil, celui qui est “bronzé” n’est pas plus privilégié socialement que les autres. En clair, je ne m’étais jamais posé la question et j’ai découvert que c’était une obsession nationale quand je suis arrivée en France.

Les gens de notre génération aiment beaucoup prouver qu’ils ont beaucoup voyagé et qu’ils sont super ouverts d’esprit. Par ce genre de petite pique, j’aime bien leur rappeler qu’ils faudraient qu’ils sortent plus souvent de chez eux (et qu’ils me lâchent la grappe).

Si tu as passé toute ton enfance en Normandie, tu peux adapter cette phrase en faisant référence à des pays qui valorisent la peau blanche. Typiquement “Ah c’est marrant, quand j’étais au Japon, tout le monde me disait que j’avais vraiment une très belle peau. Comme quoi le bronzage c’est vraiment une obsession de Francais.”

La hargneuse : “Oui, et j’ai de la cellulite et un gros nez. On en parle aussi ou aujourd’hui c’est juste ma couleur de peau qui te dérange ?”

Celle-là en général, je ne la fais que quand je suis très fatiguée et que j’ai pas envie de réfléchir à un truc plus subtil. Elle a tendance à mettre la personne face à moi en PLS et après elle ne m’approche plus pendant quelques jours. Quand je suis énervée, c’est un très bon moyen de lancer le débat et faire prendre conscience aux personnes qui font ce genre de remarque que ça ne se fait pas de commenter le physique des gens. Et la couleur de peau n’est pas un sujet plus acceptable que le poids ou les cernes.

Le + : à faire face à un public, t’en sacrifies un pour l’exemple et ça calme plusieurs personnes d’un coup.

Le – : si tu es face à quelqu’un qui a de la répartie, il risque d’être meilleur que toi à ce jeu. Moi j’hésite pas à y aller franco sur le “attends, tu me dis que je suis moche et je devrais sourire et te dire merci ?”, mais faut aimer les joutes verbales.

Cadeau bonux : “Tu viens de la Réunion ? Lol, on dirait pas”

“Tu sais la Réunion c’est une île où il y a eu de l’esclavage. Tu croyais que les maîtres étaient noirs, c’est ça ?”

L’interlocuteur fuira ensuite la conversation, extrêmement mal à l’aise à l’idée d’avouer qu’il ne sait même pas où se trouve la Réunion sur une carte (non, ce n’est pas aux Antilles).

(Et rassurez-vous, je ne viens pas d’une famille d’esclavagistes, ma mère est berrichonne et on est arrivée à la Réunion en 1989, soit 150 ans après l’abolition de l’esclavage).

Et toi ? C’est quoi tes répliques favorites pour qu’on te foute la paix ?

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