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L’aventure lombric compost

Les lombrics compost, c’est aussi un truc de bobo comme je les aime : c’est un art subtil de « ça a l’air trop facile mais faut avoir les bonnes infos » (et j’adore ramener ma fraise). Et puis il faut connaitre des « gens de la communauté » pour démarrer. Bref, c’est social, collaboratif et écolo : rien de plus hipster !

Mais pourquoi un lombric compost bordel ?

Quand on démarre dans la démarche zéro déchet et/ou qu’on veut faire un geste, on pense rapidement aux déchets (je trie, je recycle). Et puis avec le développement du manger-mieux-bio-amap-toussa, on se retrouve de plus en plus avec des épluchures, emballages papiers, coques de noix, etc. Tous ces rebuts sont ce qu’on appelle des « matières humides » dans le milieu (oui, on est une mafia). C’est con de se dire que ces matières qui vont à la poubelles seront brûlées ou enterrées alors qu’on pourrait en faire des trucs cool, genre de l’engrais !

Le compostage, c’est donc un moyen d’avoir sa propre centrale de réduction des déchets humides. Conséquences : moins de poubelles, moins d’énergie pour s’en débarrasser, et valorisation des matières. Outre que c’est cool pour la planète, c’est bon pour les plantes et ça évite de sortir la poubelle trop souvent (amen brothers and sisters).

Compost et lombric compost

En terme de compostage, il y a deux solutions : le compost classique et le lombric compost.

Dans le compostage classique, on créée un climat favorable à la dégradation et la transformation des matières humides et on laisse le temps faire. Ça demande 2 à 3 bacs, un peu de place, un sol pour poser le bazar (jardin, cours d’immeuble) et un peu de patience. A des moments clé, on apporte des matières supplémentaires (matières sèches par exemple) pour que la décomposition des déchets se passe bien.
C’est très efficace, mais ça demande de place et un peu d’investissement. On voit progressivement les villes s’équiper, dans les quartiers et les cours d’immeubles. Le soucis, c’est que ces bacs ont des cadenas et des listes d’attente. Pourquoi ? parce qu’un compost est exigeant, qu’il ne faut pas mettre n’importe quelle matières n’importe comment, et qu’il faut dimensionner les bacs en fonction du volume à traiter (bacs plus petits pour un immeuble que pour un quartier !).

Le lombric compostage consiste à laisser tout le boulot de compostage à des lombrics (des verres de terres tout mous et un peu moches). Les avantages immédiats : pas ou peu d’entretien, pas d’odeurs (les matières ne se décomposent pas, elles sont bouffées !), moins de tri entre les matières à donner et beaucoup, beaucoup de swagg.

Un lombric compost demande moins d’espace en largeur (mais quelques étages en hauteur) et peut être réalisé hors sol. Les lombrics composts d’immeubles se font de plus en plus dans des poubelles adaptées et au sein des appartement, 3 bacs de rangements en plastique suffisent !

En gros, le composteur classique, c’est la caravane de papi, le lombric, c’est la tente 2secondes du hipster.

Non, c’est pas dégeu un lombric compost

Très souvent, j’entends des gens dégoûtés à l’idée d’avoir des vers chez eux. Donc je rappelle :

  • il n’y a pas d’odeurs : le compostage va suffisamment vite pour que ça ne sente pas. Où alors c’est toi ?
  • il n’y a pas d’évasion : le lombrics n’aiment pas la lumière et les milieux secs. Si ils sortent du compost, il meurent généralement 10cm a côté. Et là tu as le Darwinisme qui se met en place :). Il n’est pas nécessaire d’organiser des funérailles.
  • ça ne prend pas de place. Enfin comparé à genre, un enfant ou un frigo.
  • ça ne dégénère pas : il faut savoir qu’une communauté de lombrics est intelligente. Elle s’adapte à ses apports. En court : plus y’a de bouffe, plus ils se multiplient, moins y’en a, moins ils kennent. En phase stabilisée, les naissances remplacent les morts #swagg.
  • ce n’est pas comme un chien : si tu pars trois semaines à Ibiza t’enjaïller sur du David Guetta, ça te fera plus de mal qu’à eux. J’ai déjà abandonné mon cheptel 1 mois sans que ça leur fasse grand chose., ils sont bien entre eux 🙂

Par contre :

  • les lombrics sont sensibles : on ne peut pas les mettre dehors, ils meurent de chaud ou de froid, et puis vos déchets sentiront grave ou vont se congeler, c’est dommage.
  • un compost, ça s’équilibre : si vous mettez trop d’un truc ou pas assez d’un autre, ça fait des trucs rigolo. Il ne faut pas se décourager, je vais te donner 2-3 règles de bases.

Démarrer avec un lombric compost :

Première étape : la fabrication d’un lombric.

Tu peux en acheter ou le fabriquer toi-même. J’ai un tuto ici. En vrai, j’ai donné celui-là pour fabriquer mon lombric 2.0 en apprenant de mes erreurs : prenez tout de suite des bacs noirs, et soudez les couvercles aux fonds des étages suivant. C’est plus propre et pratique. Et puis ça fait genre – construction technique toussa. Idéal pour briller en société.
Pour l’emplacement, si vous avez, le top c’est le garage si il y fait une température constante. Sinon la cuisine, un placard, un sellier, la chambre du petit Timéo. Il faut qu’il soit accessible facilement pour ne pas se décourager.

Dans mon ancien appart, il était avec mes poubelles de tri. Dans mon nouveau, il est à côté du cumulus dans un placard du palier, et j’ai un bac d’épluchure dans la cuisine. Tous les dimanches, je le vide dans mon lombric compost après mes 5 prières à notre dame du compost.

Ensuite, il faut créer une litière :

  • un peu de terre, du marc de café (les lombric ADORENT le café et ça coupe les odeurs éventuelles des épluchures), du papier déchiré en masse (ticket de métro, factures, dossier de procédure de divorce).
  • des lombrics : demandez-moi sur Lyon, ou autour de vous (comme ça en plus vous aurez des copains de lombrics avec qui discuter). Y’a des associations aussi qui en distribuent. Ne vous sentez pas mal d’en demander, les propriétaires de lombrics en ont souvent beaucoup trop !

Il faut ensuite « juste » les mettre dedans et les laisser tranquille 1 ou 2 semaines, histoire qu’ils s’habituent. Le temps d’acheter les meubles Ikea toussa. Si ça ne marche pas, demandez à vos donateurs un peu plus de leur litière avec les vers qu’ils vous donnent pour faciliter la transition !

Dernière étape : en profiter

Donnez progressivement à manger à vos vers, en commençant par des choses « mainstream » : salade, épluchures vertes, etc.

WTF « mainstream » ? j’ai appris, puis testé, qu’on peut « entraîner » ses vers à composter (comme les ours dans les cirques, en plus impressionnant donc). On dit souvent de ne pas mettre oignons, ail, épluchures d’oranges, etc. En vrai, tout est une question de taille (c’est toujours une question de taille) (découpez bien les gros trucs, sinon ils mettent des plombes à les manger) et de volume.

En femme libérée délivrée, je ne trie plus mes épluchures d’ail ou d’oignon, mais je fais en sorte que leurs volume ne soit pas déconnant par rapport aux autres matières. En gros, dès que j’ai un fruit ou un légume, je leur file les épluchures. D’ailleurs, plus les matières humides sont avancées dans leurs décomposition (molles, flétries, etc), plus le taff est facile pour eux.A une conférence, un spécialiste (oui ça existe okay ?) expliquait qu’il était en train de dresser un groupe pour manger de la viande : j’ai tellement hâte que les miens mangent mes croûtes de fromage.

Ma seule restriction pour le moment, c’est que je ne mets pas de produits cuisinés, parce qu’il y a toujours des trucs qui pourraient les traumatiser. Ils sont pas prêts encore.

Revenons à nos moutons : les nourrir. Une bonne manière d’équilibrer ce que vous leur donnez, c’est de vous dire qu’il leur faut autant de papier/carton que d’épluchures. Et toutes vos coquilles d’oeufs (pas vos oeufs, juste les coquilles).

J’explique quand même :1 – tu donnes tes épluchures à tes lombrics 2- ils les mangent

3- ils produisent de l’engrais et une matière liquide, le « lombrithé ».

Tu récupère l’engrais pour tes plantes (ça va progressivement devenir la litière de base de ton compost), et tu récupères le lombrithé qui s’égoutte gentiment dans le bac du bas (ça va mettre plusieurs mois au démarrage). Tu peux mettre ce liquide en bouteille pour l’offrir, ça se dissout dans de l’eau pour les plantes, c’est le nec plus ultra de l’engrais (attention, ça pue par contre).

Si tu as bien suivi, tu en déduis que la litière est relativement humide. Donc il faut mettre de l’absorbeur 🙂 du papier ou carton. Très souvent, un problème d’odeur vient soit d’un volume de déchet pas encore adapté aux nombre de lombrics, soit à trop d’humidité. Et, bonne nouvelle : les lombrics mangent le papier et le carton !

InstaTips du moment : vous pouvez donner TOUS vos papier ou cartons tant qu’ils ne sont pas glacés ou avec plastique (scotch). En gros, même les pubs Intermarché ça marche ! Pourquoi ? Figures-toi que les encres industrielles sont toutes d’origine végétale de nos jours, parce que… ce sont les moins chères. Donc banco pour les lombrics. En vrai, si tu as un doute, tu en donne une fois, si ils meurent, c’est que c’était pas une bonne pub à leur donner. True story : lorsqu’on a déménagé, on a trié les papier et cartons pour les mettre à la décheterie (oui, j’allais pas leur faire bouffer 3 palettes de mode d’emplois et de quittances de loyer hein). Par contre, on avait une pile « papier sensibles » genre santé / banque. Bah, on leur a déchiquetés, et ils s’en sont très bien accommodés. Mieux que la déchiquettes donc : le lombric.

Tu as des problèmes de lombrics ?

Ils sortent du bac :Ils sont (ou ont) chauds, mets les dans un endroit plus frais.

Ou alors tu leur donnes trop d’un truc, équilibre mieux tes apports.

Ils puent :
Tu leurs donne trop à manger et ils ne sont pas assez nombreux. Réduis leur festin, et augmente progressivement la quantité de nourriture ! Met aussi du carton pour absorber l’humidité, c’est ça aussi qui retient les odeurs.

Il y a des moucherons :Ne te décourage pas, c’est une question d’équilibre. Les moucherons, c’est l’humidité et la chaleur qui les attire – et l’azote je crois. En gros, quand j’ai des moucherons, je rajoute la blinde de coquilles d’oeufs et de cartons.

Chez nous, la cuisine est 100% végétarienne à l’appartement et notre amap nous donne 12 oeufs par semaine. Ils n’en ont jamais trop !

2 ans de lombrics, une bloggeuse lifestyle sort de l’ombre pour raconter comment elle s’en est sortie

J’ai échoué 3 fois avant de créer un chouette lombric qui nous va bien ! J’ai même tenté d’en mettre un dans la cuisine de mon travail (l’affaire s’est révérée plus corsée que prévue). Donc encore une fois, ne vous découragez pas si c’est quelque chose que vous voulez vraiment mettre en place. Mon lombric actuel a deux étages + un bac de lombrithé et ça suffit largement pour nous. Un couple en appart, avec une cuisine végétarienne et 5 fruits et légumes par jours 🙂

Dans la cuisine, on a une petite poubelle à compost avec filtre, qui reçoit tous les déchets de la semaine. Le filtre au charbon évite les odeurs, et je met une grosse poignée de carton déchiqueté au fond avant de mettre les épluchures. Ça m’évite d’avoir des trucs qui collent au fond, ça absorbe les « jus » de mes épluchures, et comme ça je garanti mon apport en carton au moment de verser ma poubelle dans le lombric.
Et donc tous les dimanches, je verse ma petite poubelle dans mon bac, et terminé !

  • voici le modèle que j’ai chez ouam (il est cher mais c’est parce qu’il est chou voilà)
  • Les filtres à changer

Pour mon carton, j’ai un bac-à-papier-et-cartons-déchiquetés. Il se remplit juste par le fait que lorsque je fais le tri entre poubelle recyclable et grise, tout ce qui est papier va dans mon bac-à-papier-et-cartons-déchiquetés (tickets de métro, lettres, carton de produits manufacturés). Ça réduit donc également la part de ma poubelle de tri !

Je positive peu être beaucoup trop, mais pour moi le lombric compost est accessible à tous le monde pour un peu d’en avoir envie !

C’est tout pour moi ! Si vous voulez la recette de mon lombric.2, je peux la détailler (il y en a pour 15€ je crois chez IKEA). N’hésites pas à poser tes angoisses ici au besoin !

Je n’ai aucune passion dans la vie, mais j’aime beaucoup de choses : la bouffe, le sport, la bouffe, les voyages, la bouffe, la déco. Dans la vie civile, je m’amuse à monter des boîtes, sur des sujets aussi variés que la copropriété (oui oui), les plantes vertes ou les massages à Lyon. Je m’occupe aussi de remuer les startups des autres en favorisant les synergies au sein d’un l’accélérateur de startup à Lyon. Et j’aime me chronométrer lorsque je vide le lave-vaisselle (le mien ou ceux des autres).

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